Nouveaux diplômés, anciens et instructeurs fêtent les 10 ans du programme PSI
Lorsque l’ancien directeur Neil Turok est arrivé à l’Institut Périmètre en 2009, quelque chose l’a immédiatement étonné. Il a demandé où étaient les étudiants.
Comme pôle rassemblant certains des plus brillants esprits en physique théorique, l’Institut Périmètre était bien placé pour former la prochaine génération de scientifiques. De plus, les flux d’information et de croissance ne sont pas à sens unique. « Les jeunes, disait M. Turok, sont une source de renouvellement, d’énergie et de nouvelles idées — dans tous les domaines, et particulièrement en physique. » [traduction]
Six semaines plus tard (et au bout d’une période frénétique de préparation), le programme PSI (Perimeter Scholars International – Boursiers internationaux de l’Institut Périmètre) était né. Cette année, le 21 juin, la 10e promotion de physiciens théoriciens en herbe a complété le programme.
Plusieurs des chercheurs qui ont participé à la mise sur pied du programme PSI étaient présents à la cérémonie, dans le théâtre des idées Mike-Lazaridis de l’Institut Périmètre, pour faire un retour sur les 10 années d’existence du programme.
« Lorsque j’ai commencé à enseigner dans le programme PSI, on n’avait ni découvert le boson de Higgs, ni observé d’ondes gravitationnelles, ni vu d’image d’un trou noir », a déclaré Ruth Gregory, professeure de physique à l’Université de Durham et membre du corps professoral de la 1ère promotion du programme PSI. « Cela a été une joie que d’assister à toute cette évolution. » [traduction]
John Berlinsky, professeur émérite à l’Université McMaster et ancien directeur des programmes d’enseignement à l’Institut Périmètre, a fait remarquer que le programme PSI est resté fidèle à ses racines : « Ce devait être une école d’un genre nouveau, fondée sur un petit nombre de principes. » [traduction]
La formule était aussi simple qu’efficace : recruter dans le monde entier d’exceptionnels étudiants en physique; viser délibérément la diversité; offrir des cours donnés par des physiciens de classe mondiale; mettre l’accent sur la collaboration plutôt que sur la compétition.
M. Berlinsky a noté que les anciens du programme PSI font sentir leur présence, en milieu universitaire comme ailleurs. « J’ai l’impression, a-t-il dit, de rencontrer un diplômé du programme PSI dans chaque département de physique où je vais. » [traduction]
Ce programme ambitieux présente aux étudiants les principales recherches dans toutes les branches de la physique théorique et leur fournit les outils, les compétences et l’état d’esprit requis pour réussir dans ce domaine. Après avoir suivi plusieurs cours condensés sur une variété de sujets, les étudiants travaillent avec des scientifiques chevronnés sur un projet de recherche donnant lieu à un mémoire de fin d’études.
Pour Sam Cree, diplômé de la promotion 2019, la structure du programme PSI donne en plein dans le mille. « Pour quelqu’un comme moi, dit-il, qui avais beaucoup de doutes quant au choix d’un domaine, c’était vraiment bien d’avoir une idée d’un grand nombre de sujets différents. Évidemment, ce n’est pas suffisant pour devenir expert dans l’un quelconque de ces domaines, mais j’ai au moins l’impression de pouvoir parler le langage de la plupart de ces sujets.
« Ce fut une expérience extraordinairement positive. Je recommande sans hésiter ce programme à quiconque, en particulier à ceux qui, comme moi, sont indécis ou curieux quant à beaucoup de branches différentes de la physique. C’est une manière formidable de goûter au buffet des sujets possibles. » [traduction]
Les 30 étudiants de la promotion de cette année (sélectionnés parmi plus de 550 candidats) provenaient de 23 pays. Ils ont tissé des liens étroits pendant les 10 mois du programme. Ensemble, ils ont travaillé tard le soir sur des problèmes, cuisiné des repas de groupe, joué à des jeux de société, et exploré Waterloo et les environs.
Lorsqu’on demande aux participants quelle expérience ils ont préférée, la réponse est presque unanime : la classe de neige. Maintenant incontournable, elle consiste à amener les étudiants pour une semaine, en février, quelque part dans la campagne ontarienne. Là, ils travaillent en équipe à la résolution de problèmes contemporains de physique. À des heures d’intenses recherches succèdent des heures tout aussi intenses de sports d’hiver tels que le patinage, le hockey sur glace et le toboggan.
« Ce fut la meilleure semaine. Je crois que je n’ai jamais été aussi heureuse de faire de la recherche », a déclaré Nastasia Makki, diplômée de cette année. « Mon directeur de recherche était présent, de sorte que le travail a été très efficace et a progressé rapidement. Ce fut une sensation merveilleuse. » [traduction]
Les étudiants bénéficient de l’aide et des conseils d’assistants dans le programme PSI, ainsi que des membres du corps professoral, qui enseignent et agissent comme mentors tout en menant leurs propres recherches. Lauren Hayward Sierens est assistante dans le programme PSI. Elle a découvert l’Institut Périmètre comme étudiante dans la promotion 2011-2012 du programme, puis a fait son doctorat à l’Institut.
Lors de la cérémonie de remise des diplômes, Mme Hayward Sierens a rappelé le conseil donné par Neil Turok le tout premier jour du programme PSI en 2011 : « Cessez de vous préoccuper des notes. Parlez entre vous. » [traduction]
Ce simple conseil a eu une influence décisive. « Avant cela, dit Mme Hayward Sierens, j’avais l’impression que les travaux scientifiques les meilleurs et les plus impressionnants se faisaient en solitaire, sans demander d’aide à des collègues. Ce conseil m’a amenée à poser des questions à d’autres étudiants. À la fin du programme, j’avais appris autant de mes pairs que de mes professeurs. »
Maintenant, comme professeure et chercheuse, elle continue de bénéficier de ce conseil. « La collaboration est l’un des outils les plus essentiels de tout chercheur. » [traduction]
Pour l’étudiant Ruochen Ma, la collaboration en science peut mener non seulement à une meilleure compréhension intellectuelle, mais aussi à une meilleure conscience de soi. « C’est quand j’interagis avec mes pairs que je retiens le mieux, dit-il. Cette interaction avec les autres est une occasion d’interagir avec moi-même, et du coup de mieux me connaître. Cela fait partie de la beauté de cette année. » [traduction]
Comme représentant élu des étudiants, M. Ma a livré un discours de clôture lors de la cérémonie de remise des diplômes. « En nous soutenant mutuellement, a-t-il fait remarquer, nous avons fait de cette année intense une source d’espoir et de joie. Les chocs culturels élargissent nos horizons et aident chacun à mieux se connaître soi-même. » [traduction]
Beaucoup d’étudiants étaient soulagés que cette année intense tire à sa fin, mais les liens étroits qu’ils avaient tissés entre eux donnaient une saveur douce-amère à ces adieux. Ruochen Ma a encouragé ses collègues à conserver leurs passions et à aller là où elles les mèneront. Après tout, a-t-il dit, « un adieu est aussi le début d’une nouvelle aventure haute en couleur » [traduction].
À propos de l’IP
L'Institut Périmètre est le plus grand centre de recherche en physique théorique au monde. Fondé en 1999, cet institut indépendant vise à favoriser les percées dans la compréhension fondamentale de notre univers, des plus infimes particules au cosmos tout entier. Les recherches effectuées à l’Institut Périmètre reposent sur l'idée que la science fondamentale fait progresser le savoir humain et catalyse l'innovation, et que la physique théorique d'aujourd'hui est la technologie de demain. Situé dans la région de Waterloo, cet établissement sans but lucratif met de l'avant un partenariat public-privé unique en son genre avec entre autres les gouvernements de l'Ontario et du Canada. Il facilite la recherche de pointe, forme la prochaine génération de pionniers de la science et communique le pouvoir de la physique grâce à des programmes primés d'éducation et de vulgarisation.